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L’enfer travaille de ses deux mains pour rompre l’unité de ceux qui chantent le même Credo.

D’une main il travaille pour briser dans l’âme de l’individu l’unité de la pensée chrétienne. Il veut lui persuader qu’il suffit d’être chrétien à demi, et qu’il n’est pas nécessaire de l’être entièrement. Il veut lui persuader que le christianisme n’a pas droit sur l’âme entière, qu’il y a des réserves à faire, des barrières à ne pas lui laisser franchir, une part à garder pour l’esprit contraire au sien.

De l’autre main l’enfer travaille à briser l’unité de ceux qui croient, en introduisant dans la société chrétienne le grand dissolvant, l’amour-propre. L’enfer spécule sur l’amour-propre, qui est le principe de la division, et la cause de toutes les divisions. L’enfer fait des efforts inouïs pour établir entre catholiques la froideur, et celui de nous qui accepterait ce don qu’il veut nous faire lui accorderait une obéissance précieuse. Dans l’ordre moral, la froideur correspond à la paralysie physique.

Membres du même corps, nous perdons, par la froideur, l’élasticité, la vie, le jeu libre de nos mouvements. La froideur est le fruit empoisonné de l’amour-propre. L’amour-propre s’oppose à l’union qui correspond à la circulation du sang, c’est-à-dire à la santé.

Le sacrifice de l’amour-propre répond au rétablissement de la circulation du sang. Celui qui fait miséricorde offre un sacrifice.