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en esprit et en vérité le modèle qu’elle parodie.

L’erreur veut unir ses amis et diviser ses ennemis.

Elle veut unir ses amis, mais n’ayant pas en elle la vertu qui unit, n’ayant pas le don d’unité, ne possédant pas et ne pouvant donner aux siens la force de cohésion, elle travestit ce qui lui manque et demande à la haine de remplacer l’amour et de produire ses effets.

Voici comment :

Si elle détache cent intelligences du centre de vérité, elle ne les fixera pas toutes dans un autre centre ; car cet autre centre n’existe pas. Les cent intelligences détachées seront donc divisées entre elles, puisque l’erreur est le lieu de la division ; mais elles se tiendront par un point, par le fait même d’être détachées. Séparées partout ailleurs, elles se rencontreront sur un seul terrain, le terrain de l’exil.

Les unes seront emportées par le vent du nord, d’autres par le vent du sud, d’autres au couchant, au levant. Il y en a qui gèleront dans les glaces du pôle, et d’autres qui brûleront sur les sables du désert.

Les terres qui les verront promener leur douleur ne porteront pas le même nom géographique : mais, dans le langage de la patrie, elles porteront un nom commun. Elles seront la terre d’exil.

Pourvu que la terre, où vous portez votre