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quelqu’un : ils ont l’air de croire que la doctrine de Nicée, la doctrine de saint Jean, la doctrine de saint Denys, la doctrine de saint Athanase doit se trouver timide en face de nous, en face du gaz qui éclaire nos rues, et qu’il est bon, quand on lui veut du bien, de plaider en sa faveur la circonstance atténuante. Dans leur pensée avouée ou inavouée, tout ce que la vérité éternelle peut attendre et espérer de nous, c’est la tolérance.

Ces hommes respectent la religion, ou plutôt les religions. Le mot de respect, quand il porte sur le christianisme, demande singulièrement à être expliqué.

Par une duperie étrange, nous avons beaucoup d’orgueil, quant à nos personnes, et très peu de fierté, quant à nos croyances.

Il est temps de devenir humbles, car il est temps de devenir fiers.

Abandonnons nos âmes au rayonnement intérieur de la lumière incréée ; devenons ses miroirs, et ses miroirs ardents, pour qu’elle rayonne de nous hors de nous, pour qu’elle envahisse et pénètre les substances qui lui sont demeurées jusqu’ici étrangères et impénétrables.

Pour atteindre ce grand but, ne faisons qu’un, ne faisons qu’un avec nous-même, ne faisons qu’un tous ensemble.

L’erreur, qui parodie toujours la vérité, sait bien que l’union fait la force. Aussi voyez comme elle procède : regardez-la, non pour imiter ses procédés, mais pour réaliser