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L’ESPÉRANCE



Le christianisme place l’Espérance au rang des vertus, et des vertus théologales. Il la place entre la Foi et la Charité. Si cette sublime nomenclature des choses indispensables frappait nos oreilles pour la première fois, si la parole de vie nous parlait pour la première fois aujourd’hui ce langage surhumain, nous le sentirions surhumain : le commandement d’espérer ne peut pas venir d’un autre que de Dieu. Mais les merveilles du catéchisme ont fait comme les astres : assiduitate viluerunt ; et nous ne remarquons plus la sublimité singulière de cet ordre miséricordieux qui nous défend de nous croire perdus.

Il n’est pas rare d’entendre parler les hommes comme s’ils croyaient que le christianisme est une des formes du passé, forme épuisée déjà, vide de sève, forme qui craint l’avenir, et qui, si elle subsiste, en face de l’avenir, en face de sa grandeur, en face de sa science, ne subsistera qu’en demandant grâce.

Il n’est pas rare d’entendre parler certains hommes comme s’ils croyaient que le christianisme a besoin de l’indulgence de