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toujours éminemment distingué ; éclatant de sa nature, il est cependant caché, et sa présence ne se manifeste qu’autant qu’il trouve matière à son activité ; violent et invisible, il dompte tout par sa force propre, et s’assimile énergiquement ce qu’il a saisi ; il se communique aux objets, et les modifie, en raison directe de leur proximité : il renouvelle toutes choses par sa vivifiante chaleur, et brille d’une lumière inextinguible ; toujours indompté, inaltérable, il discerne sa proie, nul changement ne l’atteint, il s’élève vers les cieux, et par la rapidité de sa fuite, semble vouloir échapper à tout asservissement ; doué d’une activité constante, les choses sensibles reçoivent de lui le mouvement : il enveloppe ce qu’il dévore, et ne s’en laisse point envelopper ; il n’est point un accident des autres substances ; ses envahissements sont longs et insensibles, et ses splendeurs éclatent dans les corps auxquels il s’est pris ; il est impétueux et fort, présent à tout d’une façon inaperçue : qu’on l’abandonne à son repos, il semble anéanti ; mais qu’on le réveille, pour ainsi dire, par le choc, à l’instant il se dégage de sa prison naturelle, et rayonne et se précipite dans les airs, et se communique libéralement, sans s’appauvrir jamais. On pourrait signaler encore de nombreuses propriétés du feu, lesquelles sont comme un emblème matériel des opérations divines. C’est donc en raison de ces rapports connus que la théologie désigne sous l’image du feu les natures céles-