Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

subtils et souverains, ont une liberté ardente, qui, vue d’en bas, ressemble au caprice, et, vue d’en haut, ressemble à l’inspiration.

L’attrait qu’exerce sur nous la pierre précieuse est une des formes de l’amour de l’homme pour le feu.

Le feu est la condition de la vie, et l’objet de l’aumône. Il se donne sans se diminuer, symbolisant par là la nature du don qui enrichit quelqu’un sans appauvrir personne.

Les végétaux et les animaux s’envoient mutuellement le feu qu’ils respirent. Car le feu est le souffle. Les animaux aspirent l’oxygène et expirent le carbone ; les végétaux aspirent le carbone et expirent l’oxygène. L’oxygène, quand il entre dans les poumons de l’animal, renouvelle sa vie et purifie son sang, parce qu’il le brûle. Entre les arbres et nous, l’échange se fait nuit et jour. La terre a des volcans souterrains, la mer a des volcans sous-marins. Tout ce qui a vie brûle.

La création est une œuvre de charité, dont tous les membres se font incessamment l’aumône du feu.

Le feu purifie, le feu illumine, le feu unit. Il recompose après avoir décomposé.

Par là il symbolise très mystérieusement les trois formes de la vie mystique : la vie qui purifie, celle qui illumine, celle qui perfectionne et consomme.

Il est fort intéressant d’étudier l’action