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frémissement de plaisir accompagne ce réveil. Il sent, sans le savoir, que cette surprise du feu symbolise une autre surprise. Il aime déjà l’Imprévu. Car Celui que le feu symbolise fait tout inopinément. La brise et la foudre surprennent, même quand elles sont prédites. Dieu étonne toujours, quand il arrive, même s’il s’est fait annoncer.

La foule attend longtemps le feu d’artifice, et la première fusée lui fait pousser un cri de surprise. Jamais le feu ne dit d’avance tous ses secrets.

L’amour du feu est mêlé chez l’homme, de crainte : l’explosion du feu lui inspire une terreur secrète, même s’il n’y a pas de danger. Plus il aime la chaleur dont il est le maître, plus il a horreur de la chaleur qui l’envahit malgré lui. Il sent qu’il dépend du feu, soit pour être vivifié, soit pour être dévoré. La flamme tient dans ses replis la vie et la mort de la création. La lumière et la chaleur deviennent encore plus nécessaires ou plus terribles, quand elles prennent le nom d’électricité. Nous sentons que la foudre symbolise directement la Toute-Puissance ; et il me semble que ce mot magique, qui frappe toujours l’humanité, s’applique au moins autant aux éclats spontanés de la miséricorde et de la joie qu’à ceux de la justice.

Saint Paul, sur le chemin de Damas, a été foudroyé par la paix.

Les mouvements du feu, insaisissables,