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ses visibles sont une frappante image des choses invisibles. Pathmos ne vous apparaît-il pas comme un tabernacle entouré de flammes et de gloire ? Au fond du tableau apparaît la société païenne, qui se détourne comme pour ne pas voir de ses yeux impurs l’ami particulier de la Lumière éblouissante.

Et, dans sa clémence, le glorieux saint Denys prie pour que ces pauvres hommes, qui persécutent l’ami de Jésus-Christ, cessent de se nuire. Ils demandent qu’ils attirent à eux celui qu’ils ont repoussé, celui qui a dormi sur la poitrine du maître, il le demande, non par pitié pour le glorieux saint Jean, qui transporte là où il va sa patrie invisible, mais par pitié pour les persécuteurs qui se sont exilés et privés de saint Jean. Il demande que ces hommes consentent enfin à se faire grâce, et miséricordieux envers eux-mêmes, attirent à eux l’ami de la Lumière, afin d’entrer en participation d’elle-même.

Cette charité a un caractère auguste, et l’application que saint Denys fait de la pitié, nous montre la conception qu’il a du bonheur et de la gloire.

Écoutez ce mot : la communion des saints. Les saints communient ensemble ; leur union est formée sur le type de l’union, sur le modèle de la Trinité divine, et pourtant le mot : saint, se dit en grec agios (a-gè), séparé de la terre.

Ce sont donc les séparés qui vivent par excellence en communion. L’assemblée des