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jugements. Car bon gré mal gré ils ont une métaphysique, lors même qu’ils se piqueraient de n’en avoir aucune, puisqu’une telle prétention, si négative soit-elle, n’est déjà rien de moins qu’une attitude définie, et rien de moins qu’un parti-pris, et rien de moins qu’une démarche philosophique, et puisqu’on est philosophe encore, philosophe sans le savoir, même lorsqu’on voudrait ne l’être point.

Hello regarde autour de lui, il écoute, il questionne : cette métaphysique chrétienne dont quelques mystiques spécialement aimés, l’Aréopagite, Ruysbrock, Angèle de Foligno, lui entr’ouvent les abîmes, qu’en pense-t-on parmi ses contemporains ? On la néglige, on la déserte, il apparaît à Hello qu’Hegel est devenu le maître des pensées. Devant l’hégélianisme, l’imagination d’Hello se sentait prise comme d’un vertige : si sa foi ne l’eût aidée à reprendre possession de sa raison naturelle et à en exploiter toutes les énergies, je crois bien que cette imagination eût fait de lui un hégélien. En définitive, on sent qu’il trouve dans le système d’Hegel une grandeur de mauvais aloi, mais cependant une grandeur : il ne voit que petitesses, au contraire, et vilenies, et demi lâchetés, dans ces complaisances et condescendances qui induisent nombre d’écrivains, réputés penseurs, à ne plus savoir dire oui ou non, à ne plus oser dire : Ceci est vrai, cela est faux. Que l’hégélianisme, cette au-