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de concevoir une plus parfaite exclusion de la lumière d’en haut.

Le crime est là comme chez lui, combattu par des remords, dont la physionomie ne diffère pas beaucoup de la sienne. Pas un rayon, pas une espérance ! tout est perdu ; tout est désespéré. Tout est perdu d’avance ! car c’est en vertu d’un arrêt fatal que toutes les choses se précipitent vers des catastrophes prédites, et les ambiguïtés des prédictions ajoutent à l’épaisseur des universelles ténèbres, où ce drame nocturne naît, vit et meurt. Toutes les précautions sont prises : l’œil ne pourra se reposer nulle part. Il y a des mots profonds ; il n’y a pas un mot qui contienne la paix.

Macbeth a tué les enfants de Macduff. On conseille à celui-ci la vengeance. « Comment me venger, répond Macduff ; il n’a pas d’enfants ! »

Ceci est beau dans son genre.

Nous parlerons plus loin des démons continuellement nommés dans le Roi Lear. Cette préoccupation se retrouve ailleurs encore. Dans Henri IV, Hendersen, énumérant ses titres de gloire, rapporte celui-ci :

« Je puis appeler les esprits du fond de l’abîme… Et je puis vous apprendre, cousin, à commander au diable. »

Et Hortspew réplique :

« La nuit dernière, il m’a tenu neuf heures entières à faire rémunération des démons qu’il a pour laquais… »

Dans Richard III, l’ombre du prince