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Note II.

traduction de l’ode vi de wolfram d’eschenbach.



Ursprinc bluomen, loup uz dringen.
(Voy. Lachmann, p. 7.)

On voit les fleurs éclore et les forêts se couvrir de feuillage ; le doux zéphir de mai rappelle aux oiseaux leurs chants accoutumés ; mais moi, ô femme chérie, je puis aussi entonner de nouvelles chansons, même quand les frimas ont glacé la terre, même quand on me refuse ma récompense ; tandis qu’après l’été, on n’entend plus retentir la voix des joyeux hôtes des forêts.

Lorsque les gouttes de rosée font étinceler les fleurs aux rayons du soleil levant, quand les oiseaux les plus gais, les plus harmonieux, bercent au printemps leurs petits au bruit d’un doux ramage, lorsque le rossignol ne sommeille point, alors, moi aussi, je veille ; je chante et sur la montagne et dans la vallée.

Mes chants veulent trouver grâce devant toi, femme chérie ! Viens à mon secours ; car je ne puis vivre sans toi. Laisse-moi te consacrer cet hommage que je te voue à jamais, que je te voue jusqu’à la mort. Que tes faveurs me consolent, qu’elles apaisent mes longues douleurs.

Noble dame, mes hommages pourront-ils obtenir qu’un de tes arrêts favorables me rende la joie, que mes peines s’évanouissent, et qu’un amour aussi fidèle reçoive une douce récompense ! Ta bonté me force à te célébrer dans mes vers, peu de temps, si tu repousses mes vœux, longtemps, si tu me rends à la vie.

Noble dame, ta bonté qui me charme, et ton dédain de