Page:Heine - Poëmes et légendes, 1861.djvu/383

Cette page n’a pas encore été corrigée


Jette ton or aux musiciens, c’est le violon qui fait la fête. Embrasse les vieilles tantes, quand même tu penserais tout bas : la peste vous emporte !

Parle bien des princes, et ne médis pas des femmes. Si tu fais tuer une truie, ne lésine pas avec les boudins.

Si tu n’aimes pas l’église, fou que tu es, entres-y d’autant plus souvent. Découvre-toi devant monsieur le pasteur ; envoie-lui aussi une bouteille de vin de Madère.

Si tu sens une démangeaison, gratte-toi en homme d’honneur ; si tes souliers te gênent, mets des pantoufles.

Ta femme a trop salé ta soupe, surmonte ta colère ; dis-lui avec un sourire : Ma chère poupée, tout ce que tu apprêtes est bien cuisiné !

Ta femme désire un châle, achète lui en deux. Achète-lui aussi des broches et des agrafes d’or et des diamants.

Suis mon conseil, cher ami ; tu résideras un jour là-haut dans le royaume du ciel, et tu goûteras le repos ici-bas.