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STROPHES SUPPLÉMENTAIRES
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L’ALLEMAGNE EN OCTOBRE 1849.


La grande tempête s’est calmée, et tout rentre dans la quiétude primitive du pays ; Germania, la grande enfant, se réjouit de nouveau de ses arbres de Noël.

Nous nous remettons à faire de la vie de famille, — ce qui dépasse cette félicité domestique, est un mal. — L’hirondelle de la paix revient et se niche, comme auparavant, sous le toit de la maison.

La forêt et le fleuve reposent dans une tranquillité sentimentale, éclairés par la douce lumière de la lune ; de temps à autre seulement un coup part. — Est-ce un coup de feu ? C’est peut-être un de nos amis qu’on vient de fusiller.

Peut-être a-t-on rencontré cette tête exaltée les armes à la main — (tout le monde n’a pas autant d’esprit que notre confrère Horace, qui a pris si vaillamment la fuite).

Encore des coups. C’est peut-être une fête, un feu d’artifice pour l’anniversaire de Gœthe. Ou sont-ce des