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Nous nous serrâmes les mains ; une larme nagea dans l’œil du bonhomme. Comme il se réjouit de me revoir ! Ce fut une scène touchante.

Je n’ai pas revu tout mon monde des anciens jours. Plus d’un avait quitté cette vallée de misère. Hélas ! mon cher Gumpelino même, je ne l’ai plus rencontré.

La noble créature venait de rendre sa grande âme. C’est maintenant un des séraphins qui planent au pied du trône de l’Éternel.

En vain je cherchai partout l’Adonis bancal qui vendait, par les rues de Hambourg, des tasses et des vases de nuit en porcelaine.

Sarras, le fidèle caniche de mon libraire, est mort. Quelle perte ! Je parie que Campe eût perdu plus volontiers tout un tas d’écrivains !…

La population de l’État de Hambourg consiste, de mémoire d’hommes, en juifs et en chrétiens ; ces derniers n’ont pas non plus l’habitude de donner rien pour rien.

Les chrétiens sont tous des négociants assez solides ; ils aiment également à manger des plats solides, et ils paient exactement leurs lettres de change, même avant le dernier jour de grâce.

Les juifs se divisent pour leur part, en deux partis là