l’oie. Ma mère me demandait ceci, me demandait cela, et parfois me faisait des questions captieuses.
« Mon cher enfant, dans quel pays vit-on le mieux ? Est-ce ici ou en France ? À quel peuple donnes-tu la préférence ? »
— « L’oie allemande, chère petite mère, est bonne, cependant les Français garnissent mieux les oies que nous. Ils ont aussi de meilleures sauces. »
Et quand l’oie dut se retirer, les oranges firent leur entrée ; elles étaient parfaites, au delà de toute espérance.
Mais ma mère se remit toute joyeuse, à me faire maintes et maintes questions, même parfois sur des matières scabreuses.
« Mon cher enfant, que penses-tu maintenant ? Fais-tu toujours de la politique avec la même passion ? À quel parti se rattachent tes convictions ? »
« Les oranges, cher petite mère, sont excellentes, et c’est avec un vrai plaisir que j’en bois le doux jus, mais je laisse là l’écorce. »
La ville qui a été brûlée à moitié, se rebâtit petit à petit. Comme un caniche à moitié tondu, Hambourg fait une triste figure.