Page:Heine - Poëmes et légendes, 1861.djvu/216

Cette page n’a pas encore été corrigée

résonne comme flûtes et violons ! Le miserere est passé, le glas funèbre se tait.

La vierge Europe est fiancée au beau génie de la liberté ; ils enlacent leurs bras amoureux, ils savourent leur premier baiser.

Le prêtre manque à la cérémonie ; mais le mariage n’en sera pas moins valable. Vivent le fiancé et la fiancée, et leurs futurs enfants !

C’est un épithalame que ma chanson, ma chanson nouvelle, ma chanson meilleure. Je sens se lever dans mon cœur des astres inconnus, des étoiles étranges.

Elles brillent d’un feu sauvage, et leurs rayons deviennent des torrents de flammes ! Je sens grandir ma puissance d’une façon merveilleuse ; il me semble que je pourrais briser les chênes séculaires de la vieille Allemagne.

Depuis que j’ai mis le pied sur le sol natal, je ne sais quoi de magique circule dans tout mon être : le géant a touché sa mère, et de nouvelles forces lui reviennent.


2

Pendant que la petite pinçait sa harpe et chevrotait son bonheur des cieux, mes effets étaient ici-bas visités par les douaniers prussiens.