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Que les renards et les loups de toutes couleurs, que les singes et les béliers, que le lièvre lui-même, réunissent quelque temps leurs efforts, et la victoire est à nous !

Unité ! unité ! voilà le premier besoin de l’époque. Séparés, nous serons asservis ; unis, nous bousculons nos tyrans.

De l’unité ! de l’unité ! et nous sommes vainqueurs. Le régime honteux du monopole, avec les vils usurpateurs, tombe en ruine. Et nous fondons le règne des justes.

Que l’égalité parfaite soit la loi fondamentale. Toutes les créatures de Dieu seront égales sans distinction de croyances, de pelage et d’odeurs.

La stricte égalité ! Que tout âne puisse parvenir à la plus haute fonction de l’État ; que le lion en revanche porte le sac au moulin.

Pour ce qui concerne le chien, c’est un mâtin qui a des goûts serviles, parce que depuis une éternité l’homme le traite comme un chien.

Cependant, dans notre constitution radicale, nous lui rendons ses vieux droits inaliénables, et il se régénérera bientôt.

Les Juifs eux-mêmes jouiront du droit de citoyen, et ils deviendront, devant la loi, égaux aux autres mammifères.

Seulement la danse sur les places publiques ne leur sera point permise. Je fais cet amendement dans l’intérêt de mon art.

Car le sens du style sérieux en chorégraphie, de la plastique sévère du mouvement, manque à cette race ; ils gâteraient le goût du public. —


7

Sombre dans sa sombre caverne, Atta Troll le misanthrope, accroupi au milieu de sa famille, grogne et grince des dents :

— Ô hommes ! dédaigneuses canailles ! souriez donc ! le grand jour de la liberté nous délivrera de votre joug et de votre sourire.