Il y en a qui prient la madone, d’autres Pierre et Paul à la fois. Moi, je ne veux adresser ma prière qu’à toi seule, mon beau soleil.
Donne-moi la volupté de tes baisers ; sois-moi favorable et bonne, ô le plus beau soleil d’entre les jeunes filles, ô la plus belle jeune fille sous le soleil !
Mon pâle visage ne t’a-t-il pas laissé voir mes souffrances d’amour ? Et faut-il que ma bouche fière les confesse avec l’humilité du pauvre ?
Oh ! cette bouche est bien trop fière et ne sait qu’embrasser et railler. Elle peut lancer le sarcasme tandis que je meurs de douleur.
« Cher ami, tu es amoureux et te voilà en proie à des souffrances nouvelles. Il fera plus noir en ta tête, il fera plus clair en ton cœur.
« Cher ami, tu es amoureux et ne veux pas le reconnaître ; mais je vois sous ton gilet les flammes de ton cœur embrasé. »
Je voulais rester près de toi et reposer à tes côtés, toi tu avais hâte de partir, tu avais beaucoup à faire.
Je te disais que mon âme était tout entière à toi ; tu ris à gorge déployée en me faisant une révérence.
Tu as davantage encore accru mon désappointement et tu as été jusqu’à refuser, en partant, mon baiser d’adieu.