Quand le matin, je passe devant ta demeure, je suis joyeux, chère petite, si je te vois à la fenêtre.
Avec tes yeux d’un brun foncé, tu me regardes curieusement : « Qui es-tu et que te faut-il, maladif étranger ? »
— Je suis un poète allemand, connu en terre allemande. Quand on cite les plus grands noms, le mien est cité aussi.
— Et ce qu’il me faut, chère enfant, manque à plus d’un en terre allemande. Quand on parle des plus rudes souffrances, on parle des miennes aussi.
La mer brillait au loin des derniers rayons du couchant ; nous étions assis devant la maison isolée du pêcheur ; nous étions assis muets et seuls.
Le brouillard s’élevait, la mer montait ; la mouette voletait çà et là ; des larmes sortaient de tes yeux pleins d’amour.
Je les vis tomber sur ta main, et je me suis mis à genoux, et sur ta blanche main, je bus tes larmes.
Depuis lors, mon corps se consume et mon âme meurt de désir ; la malheureuse m’a empoisonné avec ses larmes !
Là-haut sur la montagne, il y a un beau château ; on y voit trois demoiselles dont j’ai savouré l’amour.
Le samedi m’embrassait Jette ; le dimanche, c’était la Julia, et le lundi la Cunégonde, qui m’a quasiment étouffé.
Le mardi, il y eut une fête au château de mes trois demoiselles. Messieurs et dames du voisinage y vinrent en carrosse et à cheval.
Mais moi, je n’étais pas invité. Vous avez sottement agi ! Les tantes et cousines, entre elles, l’ont remarqué et en ont ri.