Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE DEUXIÈME



ARCHITECTURE CLASSIQUE.


L’architecture, lorsqu’elle occupe sa véritable place, celle qui répond à son idée, doit avoir un sens, servir à un but qui ne sont pas en elle-même. Elle devient alors un simple appareil inorganique, un tout ordonné et construit selon les lois de la pesanteur. En même temps, ses formes affectent la sévère régularité des lignes droites, des angles, du cercle, des rapports numériques et géométriques ; elles sont soumises à une mesure limitée en soi et à des règles fixes. Sa beauté consiste dans cette régularité même, affranchie de tout mélange immédiat avec les formes organiques, humaines et symboliques. Bien quelle serve à une fin étrangère, elle constitue un tout parfait en soi, laisse entrevoir dans toutes les parties son but essentiel, et, dans l’harmonie de ses rapports, transforme l’utile en beau. L’architecture, à ce degré, répond à son idée propre, précisément parce qu’elle n’est pas