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architecture symbolique.

des constructions, en forme de temples, de labyrinthes, d’excavations souterraines.

Pour ce qui concerne d’abord l’enceinte des temples égyptiens, voici le caractère principal de cette architecture grandiose, que nous avons récemment appris à connaître, principalement par les Français. Ce sont des constructions ouvertes, sans toits, sans portes, sans allées entre les murailles, ni surtout entre les galeries ; ce sont des forêts de colonnes. Ces ouvrages embrassent la plus vaste étendue. L’œil se promène sur un grand nombre d’objets qui sont là pour eux seuls, pour l’effet qu’ils produisent par eux-mêmes, sans servir, soit de demeure à un dieu, soit de lieu de prières à ses adorateurs. Ils frappent d’autant mieux l’imagination par l’aspect colossal de leurs dimensions et de leurs masses. En même temps, les formes et les figures particulières appellent l’intérêt sur elles-mêmes, destinées qu’elles sont, comme symboles, à offrir une signification purement générale. On peut les regarder aussi comme tenant lieu de livres, en tant qu’elles révèlent leur signification, non par leur configuration extérieure, mais par des caractère et des images gravés sur la surface. Sous ce rapport, on peut appeler ces gigantesques constructions une sorte de musée de sculpture. Cependant, elles s’offrent, pour la plupart, en si grand nombre et avec une si constante répétition de la même forme, qu’elles constituent des files, des rangées. Cet ordre, celle seule disposition, leur conservent un caractère