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architecture.

de l’art, nous trouvons des monuments où la distinction entre le but et le moyen, entre l’homme, par exemple, ou l’image du dieu, et l’édifice comme destiné à l’accomplissement de ce but n’apparaît pas encore. Nous devons porter d’abord nos regards sur ces ouvrages d’architecture qui ont, en quelque sorte, comme ceux de la sculpture, une existence indépendante, et qui ne trouvent pas leur sens dans un autre but ou besoin, mais le portent en eux-mêmes. Ceci est un point de la plus haute importance, que je n’ai encore vu développé nulle part, quoiqu’il réside dans l’idée de la chose même, et que seul il puisse donner une explication des formes extérieures, si nombreuses et si diverses de l’architecture, et un fil conducteur à travers ce labyrinthe. Cette architecture indépendante ne s’en distinguera pas moins de la sculpture puisque, comme architecture, ses œuvres ne peuvent représenter rien de vraiment spirituel, de personnel, rien qui ait en soi le principe de sa manifestation extérieure conforme à sa nature intime. Ce sont des œuvres qui ne peuvent porter l’empreinte d’une idée, dans leur aspect extérieur, que d’une manière symbolique. Par là cette espèce d’architecture, aussi bien par son fond que par sa représentation extérieure, est, à proprement parler, symbolique. Ce qui a été dit du principe à ce premier degré de l’art s’applique également À son mode matériel de représentation. Ici également la simple différence de la construction en bois de la construction en pierres ne suffit pas, cette différence