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son développement historique.

tion et le mode de représentation, devait jeter dans des écarts opposés.

Pour déterminer, d’une manière plus précise, les principaux moments du développement historique de la peinture italienne, jusqu’à son plus haut degré de perfection, je ferai ressortir les points suivants, qui suffisent pour caractériser les côtés essentiels de la peinture et ses divers modes d’expression ;

1o Après la grossièreté et la barbarie des premiers temps, les Italiens abandonnèrent peu-à-peu le type mécanique importé par les Byzantins, et l’art prit son essor. Mais le cercle des objets représentés était restreint ; et la dignité raide, la solennité et l’élévation religieuses restèrent le caractère principal. Cependant, déjà Duccio, de Sienne, et Cimmabue, de Florence, comme le fait remarquer M. de Rhumor, en parfait connaisseur de ces vieux âges (Rech. Ital., p. 4.), cherchaient à recueillir les rares débris de l’art antique du dessin, fondé sur la perspective et la connaissance de l’anatomie. Ces débris s’étaient conservés par l’imitation mécanique des anciens ouvrages d’art chrétiens, principalement dans la peinture des Grecs, Ils essayèrent de les rajeunir, le plus possible, par un esprit original. « Ils comprenaient la valeur de pareils dessins ; cependant ils s’efforçaient d’adoucir la maigreur de ces formes osseuses, lorsqu’ils comparaient ces traits presque géométriques avec ceux de la nature vivante. C’est ce que nous pouvons, du moins, conjecturer et admettre à l’inspection de