Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
division.

l’art, un besoin dont la satisfaction, conforme à un but positif y n’a rien de commun avec les beaux-arts, et ne produit encore aucun ouvrage qui leur appartienne. De même encore, l’homme aime à danser et à chanter ; il éprouve le besoin de communiquer sa pensée par le langage. Mais parler, danser, pousser des cris ou chanter n’est pas encore la poésie, la danse, la musique. Si maintenant, dans le cercle de l’utilité architectonique propre à satisfaire des besoins particuliers, soit de la vie journalière, soit du culte religieux, soit de la société civile, perce déjà la tendance à une forme artistique et à la beauté, nous avons encore, dans ce mode d’architecture, à établir une division. D’un côté est l’homme, l’image du dieu comme le but essentiel, pour lequel, d’autre part, l’architecture ne fournit que le moyen ; savoir : l’abri, l’enceinte, etc. Nous ne pouvons cependant faire, de cette séparation, le point de départ qui est de sa nature quelque chose d’immédiat, de simple et non une telle relation, un rapport aussi essentiel. Nous devons chercher un point ou une pareille distinction n’apparaisse pas encore.

Sous ce rapport, j’ai déjà dit plus haut que l’architecture correspond à la forme symbolique de l’art et réalise le principe de celle-ci de la manière qui lui est la mieux appropriée ; parce que l’architecture en général n’est capable d’exprimer les idées qui résident dans ses œuvres que par un appareil extérieur de formes matérielles que l’esprit n’anime pas et qui lui sert d’abri ou d’ornement. Or, au commencement