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peinture.

faut chercher à réunir les membres, se donner beaucoup de peine pour trouver les jambes qui appartiennent à telle tête, faire le triage des bras, des mains, des vêtements, des armes, etc. Au contraire, dans les grandes compositions, le mieux sera de maintenir l’ensemble divisé en parties clairement distinctes, sans toutefois les isoler complètement ni les éparpiller. Cette règle s’applique, en particulier, aux scènes et aux situations qui, de leur nature, offrent déjà une succession d’objets disséminés, comme, par exemple, les Israélites recueillant la manne dans le désert, des marchés, etc., et d’autres du même genre. — Je me bornerai à ces indications générales.


III. Après avoir traité d’abord des modes généraux de conception en peinture, en second lieu, de la composition, en ce qui regarde le choix des situations, l’invention des motifs et la manière de grouper, je dois, en troisième lieu, ajouter quelques observations sur le mode de caractérisation par lequel la peinture se distingue de la sculpture et de sa plastique idéale.

Il a déjà été dit précédemment que la peinture offre un champ libre au développement du caractère personnel, dans ce qu’il a de plus original, soit au morale soit au physique ; ce qui fait que l’on ne peut trouver ici la beauté de l’individualité telle qu’elle est conçue dans l’idéal même. Mais, aussi, la peinture peut aller jusqu’à cette expression des traits particuliers qui répond à ce que nous nommons, dans un