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de la composition.

ces motifs, qu’il ne reste plus en soi insignifiant. Deux princes, par exemple, ou deux patriarches se présentent la main ; si c’est un signe de paix, la confirmation d’une alliance, des guerriers, des armes, les préparatifs d’un sacrifice, constituent l’accompagnement convenable pour un serment. Si, au contraire, ce sont des personnages qui se rencontrent dans un voyage et qui se tendent la main en signe de salut ou d’adieu, de tout autres motifs sont nécessaires. Inventer ceux-ci de telle sorte qu’il en ressorte une indication claire de ce qui a précédé et que la représentation totale en reçoive un caractère déterminé d’individualisation, voilà la chose principale vers laquelle doit se diriger, sous ce rapport, l’intelligence du peintre. Plusieurs artistes ont été jusqu’à représenter les caractères symboliques des circonstances et de l’action. Dans l’Adoration des Rois Mages, par exemple, on voit le Christ couché dans une crèche, sous le toit d’un bâtiment en ruines, tout au tour, les murs croulants d’un antique édifice, et, dans le fond du tableau, un temple commencé. Ces pierres qui s’écroulent et cette église qui s’élève, font allusion à la ruine du paganisme et à la naissance de l’Église chrétienne. De même, dans la Salutation Angélique, à côté de Marie, particulièrement dans les tableaux de l’école de Van Eyck, on voit souvent des lys sans anthères, ce qui indiquait la virginité de la mère de Dieu.

3o Mais maintenant, la peinture à cause de la multiplicité des idées et des objets par lesquels elle doit