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peinture.

simplicité plus sévère, quelque chose de plus tranché et de plus vif dans les couleurs, sont également convenables. C’est pour cela que les plus anciens peintres, au lieu d’un riche entourage d’objets naturels, ont maintenu l’uniformité du fond d’or. Ce sont, dès lors, les couleurs des vêtements qui doivent faire face à tout, parer, en quelque sorte, à ce défaut. Aussi sont-elles plus tranchées et plus vive s que nous ne les trouvons dans les temps du plus beau développement de la peinture sans compter que les barbares aiment surtout les couleurs simples et vives, le rouge, le bleu, etc.

À ce premier mode de conception appartiennent également la plupart des images célèbres par les miracles qu’elles opèrent. L’homme, en présence de ces images, comme stupéfié d’étonnement, reste indifférent au côté artistique ; elles le tiennent trop à distance pour qu’il trouve en elles une physionomie animée et bienveillante, de la beauté et de la grâce. Aussi, les plus vénérées sont les plus mauvaises au point de vue de l’art.

Mais, si de semblables figures isolées ne peuvent former un tout parfait en soi, si le prestige dont leur personne entière est environnée n’en fait pas un objet de vénération ou d’intérêt, une pareille représentation, exécutée selon le principe de la conception sculpturale, n’a plus, dès-lors, aucun sens. Ainsi, par exemple, les portraits sont intéressants pour ceux qui ont connu ou connaissent la