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peinture.

ce qui constitue la perspective aérienne, en tant que les objets sont modifiés dans leurs contours, ainsi que y sous le rapport du clair et de l’obscur et des autres modes de coloration. On croit ordinairement que ce qui est sur le premier plan et plus près de l’œil est toujours plus clair et que ce qui est dans l’enfoncement est le plus obscur. Le premier plan est le plus sombre et en même temps le plus clair, c’est-à-dire, que le contraste de la lumière et des ombres agit, dans le rapprochement, de la manière la plus plus forte, et les contours sont plus déterminés. Plus au contraire les objets s’éloignent de l’œil, plus ils deviennent décolorés, indéterminés dans leurs formés, parce que l’opposition de la lumière et des ombres, s’efface de plus en plus, jusqu’à ce que le tout se perde dans un gris clair. Cependant les différentes manières dont les objets sont éclairés, occasionnent, sous ce rapport, les déviations les plus variées, — C’est particulièrement dans la peinture de paysage et aussi dans tous les autres tableaux qui représentent de vastes espaces, que la perspective aérienne est de la plus haute importance. C’est là aussi que les grands maîtres du coloris ont produit des effets magiques.

Mais, maintenant, le plus difficile dans la coloration, l’idéal, en quelque sorte, le point culminant du coloris c’est l’incarnat le ton de couleur de la chair humaine, qui réunit en soi, d’une façon merveilleuse, les autres couleurs sans qu’aucune res-