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peinture.

fait ressortir l’éclat de l’or, n’ont en soi rien de métallique. Si on les voit de près, c’est simplement du jaune, qui, considéré en soi, est fort peu brillant. Tout l’effet dépend, d’un côté, de l’art avec lequel la forme est mise en relief ; de l’autre, du voisinage dans lequel chaque nuance de couleur particulière est placée.

Un autre point important est celui de l’harmonie des couleurs.

J’ai déjà fait remarquer que les couleurs forment un ensemble d’éléments coordonnés d’après leur nature même. Ceux-ci doivent maintenant apparaître dans cette intégrité ; aucune couleur principale ne doit manquer tout-à-fait ; autrement, le sens que renferme cette totalité, ferait défaut. Les anciens peintres italiens et flamands, en particulier, satisfont, dans ce système de couleurs, pleinement à cette condition. Nous trouvons dans leurs tableaux, le bleu, le jaune, le rouge et le vert. Maintenant, un pareil ensemble complet constitue la base de l’harmonie des couleurs. Mais les couleurs doivent être combinées de telle sorte que non seulement leur opposition pittoresque, mais leur médiation et leur conciliation apparaissent aux yeux. Cette force d’opposition et le calme qui naît de la conciliation, résultent en partie de leur rapprochement, en partie du degré d’intensité de chacune d’elles. Dans l’ancienne peinture, c’étaient particulièrement les Flamands qui se servaient des couleurs cardinales dans leur pureté et