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peinture.

que les reflète, le miroitement, ce merveilleux écho delà lumière, résultent, en particulier, du jeu vivant du clair et de l’obscur ; ce qui exige de la part de spectateur comme de celle de l’artiste, une étude approfondie et persévérante. Là, ensuite, le mode d’éclairer, que le peintre a saisi extérieurement ou intérieurement dans sa conception, peut n’être qu’une apparence passagère et changeante. Mais quelque soudaine ou extraordinaire que puisse être la manière dont le tableau est éclairé, l’artiste cependant doit avoir soin, dans l’action la plus animée, de faire en sorte que l’ensemble, dans cette multiplicité, reste calme, ne soit pas incertain, embrouillé, qu’il reste clair et bien, coordonné.

2o Ainsi que je l’ai dit plus haut, la peinture ne doit pas exprimer le clair et l’obscur dans leur simplicité abstraite, mais par la différence des couleurs elles-mêmes. La lumière et les ombres doivent être colorées. Nous avons, par conséquent, à parler, en second lieu, de la couleur en elle-même.

Le premier point est celui qui concerne le clair et l’obscur dans les couleurs opposées les unes aux autres, en tant qu’elles agissent dans leur rapport alternatif, comme ombre et lumière, se rehaussent, se dépriment, se nuisent réciproquement. Le rouge, par exemple, et encore plus le jaune, sont en soi, malgré une inégale intensité, plus clairs que le blanc. Cela se rattache à la nature des différentes couleurs que Goethe a récemment placées dans leur vrai jour.