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perspective, dessin, coloris, etc..

c’est la perspective linéaire. Ce qui la rend nécessaire, c’est que la peinture n’a à sa disposition que la surface et qu’elle ne peut plus, comme le bas-relief dans l’ancienne sculpture, étendre ses figures les unes à côté des autres sur un même plan. Elle doit donc procéder à un mode de représentation qui simule l’éloignement des objets, suivant toutes les dimensions de l’espace. Car, la tâche de la peinture est de développer le sujet qu’elle a choisi, de le mettre sous les yeux dans divers mouvements, de placer les personnages dans des rapports variés entre eux et vis-à-vis de la nature, et cela à un degré tout autre que ne peut le faire la sculpture, même dans le bas-relief. Or, ce que, pour l’éloignement, la peinture ne peut produire d’une manière réelle, comme la sculpture, elle doit le remplacer par l’apparence de la réalité. Le premier moyen consiste à diviser la surface unique qu’elle a devant elle, en plusieurs plans en apparence distants les uns des autres, à maintenir ainsi l’opposition du plan antérieur et du plan reculé, liés entre eux par un plan moyeu. Elle distribue ses objets sur ces divers plans. S’il est vrai qu’en réalité les objets se rapetissent à nos yeux à mesure qu’ils s’éloignent et que ce soit là une loi d’optique qui peut être mathématiquement déterminée, la peinture doit aussi se conformer à ces règles qui, d’ailleurs, par le seul fait que les objets sont ici transportés sur une même surface, se modifient d’une manière spéciale dans leur application. Telle est la raison de