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son caractère général.

il est destiné ; mais, du reste, il n’a pas seulement pour destination de remplir la surface des murailles. Il est là pour lui-même comme une œuvre de sculpture. Enfin, la peinture est employée pour l’ornement des salles et des appartements y dans les édifices publics, les salles de conseil, les palais, les habitations des particuliers, etc. Là, elle se trouve, de nouveau, dans un rapport étroit avec l’architecture, et, toutefois, dans cette union, elle ne doit pas perdre son indépendance comme art libre.

Or, maintenant une autre nécessité de faire disparaître les trois dimensions dans la peinture et de les réduire à la surface, vient de ce que la peinture a pour mission d’exprimer le sentiment intérieur en soi déterminé, et par conséquent, riche en particularités diverses. La sculpture devait se renfermer dans les limites de la forme étendue et de la figure ; elles doivent être franchies dans un art qui offre plus de richesse. Les formes de l’étendue sont ce qu’il y a de plus simple dans la nature. Il s’agit maintenant de trouver des différences caractéristiques et des matériaux plus variés. Au principe de la représentation figurée dans l’espace doit donc s’ajouter la nécessité d’un élément physique plus déterminé et qui offre plus de variété ; dont les nuances, si elles sont essentielles à l’œuvre d’art, concourent à la représentation même de l’étendue totale devenue moyen accessoire, et fassent renoncer à la perfection des trois dimensions, pour faire ressortir d’autant