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de la forme idéale.

les animaux, la gueule et les os du nez forment bien aussi une ligne plus ou moins droite ; mais la saillie particulière du museau animal, qui se projette en avant pour se rapprocher des objets, se détermine essentiellement par le rapport avec le crâne, dans lequel l’oreille est plus on moins déprimée ; de sorte que maintenant, la ligne tirée de la racine du née à la base du crâne forme avec celle du front, non plus, comme chez l’homme, un angle droit, mais un angle aigu. Il n’est personne qui ne sente cette différence, qui, d’ailleurs, peut se préciser mathématiquement.

Dans la conformation de la tête chez les animaux, le muffle, destiné à saisir et à broyer avec la mâchoire supérieure et inférieure, les dents et les muscles qui servent à la mastication, forment la partie proéminente. À cet organe principal les autres organes ne sont ajoutés que comme auxiliaires et accessoires. Ainsi, le nez pour flairer la nourriture, l’œil pour épier, lui sont subordonnés. L’aspect frappant de cette conformation, exclusivement consacrée aux besoins naturels et à leur satisfaction, donne à ta tête animale l’expression d’une simple appropriation aux fonctions physiques, sans aucune idéalité spirituelle. De même, on peut ensuite comprendre d’après l’organe de la mastication, tout l’organisme animal. En effet, le mode déterminé de nourriture exige une structure déterminée du mufle, une espèce particulière de dents avec laquelle se lie, de la manière la plus étroite, la structure des mâchoires et de leurs muscles, les os