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de la forme idéale.

dance permanente non seulement avec la plus voisine, mais avec le tout. Par là, la statue est animée sur chaque point ; en même temps, les plus petits détails sont conformes au but ; tout a sa différence, son caractère propre et sa signification, et néanmoins se fond avec l’ensemble. De sorte que le tout se laisse lui-même reconnaître dans les parties, et que chaque partie séparée conserve l’intérêt d’un tout non divisé. La peau, quoique la plupart des statues soient endommagées et rongées par l’air à la surface, paraît molle, élastique, et à travers le marbre même bouillonne encore la force pleine en feu de la vie, dans cette tête de cheval, par exemple, qui est un morceau inimitable. Cette fusion réciproque des contours organiques, qui se combine avec l’exactitude la plus scrupuleuse dans les détails, sans former des surfaces trop régulières ou quelque chose de circulaire et de convexe, est ce qui produit avant tout cette atmosphère de vie, cette mollesse, cette idéalité de toutes les parties, cette harmonie qui répand comme un souffle spirituel sur l’ensemble.

Quelle que soit, toutefois, la fidélité avec laquelle les formes sont exprimées dans les détails et dans l’ensemble, elle ne va pas jusqu’à copier la nature en elle-même ; car la sculpture n’a toujours affaire qu’à la forme abstraite. Elle doit, par conséquent, d’une part, abandonner ce qui, dans le corps, est purement physique, c’est-à-dire ce qui est simplement affecté aux fonctions naturelles. D’un autre, côte elle