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sculpture.

L’effet, la magie de cette vitalité et de cette liberté sont uniquement produits par l’exactitude, le soin scrupuleux avec lesquels sont travaillées toutes les parties ; ce qui suppose la connaissance la plus précise de l’organisation de ces parties et l’habitude de les saisir en mouvement comme au repos. La manière et le mode selon lesquels les divers membres, dans chaque état de repos et de mouvement, se placent, s’étendent, s’arrondissent, s’effacent etc., doivent être exprimés avec la dernière fidélité. Nous trouvons cette exécution et cette disposition parfaites dans tous les ouvrages antiques, et l’animation est atteinte uniquement par un soin et une vérité infinis. L’œil, lorsqu’il considère de pareils ouvrages, ne peut d’abord, sans doute, clairement reconnaître une foule de détails qui n’apparaissent que quand ils sont éclairés d’une certaine manière par une forte opposition de la lumière et des ombres, ou qui ne sont reconaissables qu’au toucher. Mais quoique ces nuances délicates ne se laissent pas remarquer au premier coup d’œil, l’expression générale qu’elles produisent n’est cependant pas perdue. Elles ressortant, en partie, dans une autre position du spectateur. C’est essentiellement là ce qui produit l’impression de fluidité organique de tous les membres et de leurs formes. Ce souffle de l’animation, cette ame des formes matérielles provient de ce que chaque partie, d’ailleurs parfaitement représentée en soi, grâce à la richesse et à la facilité des transitions, reste dans une dépen-