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sculpture.

l’esprit, en vertu de sa nature même, doit exister d’une manière vivante, et, par conséquent, doit être à la fois esprit et ame. Comme tel, il doit revêtir une forme qui réponde à l’organisme animal. Mais aussi, précisément parce qu’il est tellement supérieur à ce qui est simplement vivant, il se façonne un corps à lui, qui apparaît, il est vrai, combiné avec le corps animal, et animé d’une seule et même idée. De plus, comme l’esprit est non seulement l’idée réalisée dans la vie animale, mais l’idée qui a conscience d’elle-même, un principe libre et une intelligence réfléchie, il se crée aussi, en dehors de la vie sensible, un monde qui lui est propre ; celui de ta science, qui n’a d’autre objet que la pensée elle-même. Enfin, en dehors de la pensée et de son activité systématique ou philosophique, l’esprit se développe encore par une vie tout entière de sentiments, d’affections, de représentations et d’images, qui sont dans un rapport plus ou moins étroit avec son existence comme ame et avec son existence corporelle, et qui, par là aussi, ont une forme correspondante dans le corps humain. Là, il se rend également vivant, il s’y révèle, la pénètre et se manifeste par son intermédiaire. Ainsi donc, le corps humain ne reste pas un être simplement physique, mais, dans sa forme et sa structure, il doit manifester en quelque sorte l’existence sensible et naturelle de l’esprit. Ensuite, comme objet plus élevé, il doit se distinguer d’autant plus de la forme purement animale, quoique le corps humain s’ac-