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du fond essentiel de la sculpture.

substantiel dont nous avons parlé ; il ne peut s’en séparer formellement pour se replier sur lui-même. Ainsi, l’esprit objectif a bien conscience de lui-même, mais une conscience et une volonté qui ne se détachent pas du principe qui est leur base et doit les remplir ; elles forment avec celui-ci une indivisible unité.

Le spirituel, dans cette indépendance parfaite et absolue de l’élément substantiel et vrai ; cette existence de l’esprit non particularisée, inaltérable, c’est ce que nous nommons le divin, en opposition avec l’existence finie, qui se développe au milieu des accidents et des hasards dans le monde de la diversité, de la contradiction, de la variété et du mouvement. La sculpture, sous ce rapport, doit représenter le divin en soi, dans son calme infini et sa sublimité, éternel, immobile, sans personnalité tout-à-fait subjective, sans désaccord d’action ou de situation. Et si maintenant elle passe à une détermination plus précise, à quelque chose d’humain dans la forme et le caractère, elle doit encore ici n’admettre que l’invariable et le fixe, cette détermination dans sa substance, choisir celle-ci pour former le fond de la représentation, non l’accidentel et le passager. Car la spiritualité objective ne descend pas jusqu’à la particularité changeante et fugitive, qui est le propre de la subjectivité envisagée comme simple individualité. Dans un récit biographique, par exemple, où l’on raconte les accidents variés et les actions d’un individu, cette complication d’événements divers, d’ac-