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sculpture.

de leur mobilité. En général, il ne peut se dérober aux relations qui l’enchaînent à d’autres existences. Il se met, par conséquent, en opposition, comme être simplement fini, avec la véritable spiritualité. Si maintenant, tout en conservant la conscience de cette opposition, il persiste à s’attacher à sa propre volonté et à ses idées, alors il tombe non-seulement, dans le vide des conceptions et des illusions personnelles, mais encore dans l’odieux des mauvaises passions et du faux caractère, dans les actions criminelles, dans le péché, la méchanceté, la perversité, la cruauté, la vanité, l’envie, l’orgueil superbe, dans tous les autres vices de la nature humaine et de son inconsistante faiblesse.

Toute cette face du principe subjectif doit être exclue du fond des représentations de la sculpture, qui ne s’attache qu’à l’objectivité de l’esprit. Par objectivité en effet, il faut entendre ici le substantiel, le vrai, l’invariable, la nature essentielle de l’esprit, qui ne s’abandonne point à ce qui est accidentel et passager, comme le fait le sujet, lorsqu’il ne vit qu’en rapport avec lui-même. Cependant l’esprit, tout objectif qu’il est, ne peut exister réellement comme esprit, sans la conscience de soi-même. Car l’esprit n’existe que comme sujet. Mais le rôle que doit remplir l’élément subjectif ou personnel, dans le fond spirituel des représentations de la sculpture, est tel qu’il n’arrive pas à s’exprimer en soi et pour lui-même ; il se manifeste entièrement pénétré de cet élément général et