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architecture classique.

vrai, la hauteur de la colonne ionienne, puisqu’ordinairement, avec de semblables cannelures, elle ne s’élève que huit ou neuf fois le diamètre inférieur. Cependant, à cause de son chapiteau, elle paraît plus élancée, surtout plus riche. Car le chapiteau comporte un diamètre inférieur, plus un huitième. Il a aussi, sur les quatre angles, des volutes plus élancées, sans coussins, tandis que la partie inférieure est ornée de feuilles d’acanthe. — Les Grecs ont, là-dessus, une charmante histoire. On raconte qu’une dame, d’une grande beauté, étant morte, sa nourrice avait rassemblé tous ses jouets d’enfance dans une petite corbeille, et avait placé celle-ci sur le tombeau, à l’endroit où poussait une tige d’acanthe. Les feuilles avaient bientôt entouré la corbeille, ce qui donna l’idée du chapiteau corinthien.

Quant aux autres caractères qui distinguent le style corinthien du style ionien et du dorien, je me bornerai à mentionner encore les têtes de chevrons, gracieusement échancrées sous la partie supérieure de la corniche, ainsi que la saillie des gouttes figurées par les denticules et les modillons, à la partie supérieure de l’entablement.

On peut considérer comme forme intermédiaire, entre l’architecture grecque et l’architecture chrétienne, l’architecture romaine y en tant que, chez elle, commence l’emploi de l’arcade et de la voûte.