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architecture classique.

la solidité se font remarquer comme la chose principale.

Conformément à ce caractère, les colonnes doriques, comparées à celles des autres ordres, sont les plus larges et les plus basses. Les anciens ne les élèvent pas au-dessus de six fois la hauteur de leur diamètre inférieur, et elles n’ont souvent que quatre fois ce diamètre. Ce qui fait qu’elles conservent, malgré leur forme massive, l’apparence d’une force virile, sérieuse, simple, sans ornements ; comme on le voit dans les temples de Pestum et de Corinthe. Néanmoins, les colonnes doriques postérieures vont jusqu’à la hauteur de sept fois leur diamètre ; et, pour d’autres constructions que des temples, Vitruve ajoute encore un demi-diamètre. Mais, en général, l’architecture dorique se distingue par ce caractère : qu’elle se rapproche encore de la simplicité primitive de la construction en bois, quoiqu’elle soit plus susceptible de recevoir des décorations et des ornements que l’architecture toscane. Cependant, les colonnes n’ont presque pas de base ; elles reposent immédiatement sur le soubassement. Le chapiteau est d’une forme simple, comprimé sous le bourrelet et le tailloir. Le fût était tantôt laissé uni, tantôt creusé de vingt cannelures, qui souvent, dans le tiers inférieur, étaient superficielles, et en haut plus profondes (Hirt, ibid p. 54). Quant à ce qui concerne la distance des colonnes, celle-ci, dans les anciens monuments, comporte la largeur de deux diamètres.