Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
architecture classique.

cette façon, aussi, les longues murailles derrière la colonnade ne permettent pas à la foule de se presser autour d’un lieu central, où le regard puisse se diriger quand les allées sont remplies. Au contraire, l’œil est bien plutôt détourné d’un pareil centre vers tous les côtés. Au lieu du spectacle d’une assemblée réunie dans un seul but, tout parait être dirigé vers l’extérieur, et nous offre l’aspect d’une promenade animée. Là, des hommes qui ont du loisir se livrent à des conversations sans fin, où règnent la gâité, la sérénité. L’intérieur du temple, il est vrai, laisse pressentir quelque chose de plus sérieux et de plus grave. Toutefois, nous trouvons encore ici, quelquefois au moins, et en particulier dans les édifices du genre le plus perfectionné, une enceinte entièrement ouverte vers l’extérieur ; ce qui indique qu’il ne faut pas prendre le sérieux lui-même trop à la rigueur. Et, ainsi, l’expression totale de ce temple reste bien, en elle-même, simple et grande. Mais il a, en même temps, un air de sérénité, quelque chose d’ouvert et de gracieux. Cela doit être, puisque l’édifice entier a été construit plutôt pour être un lieu commode où l’on pût s’arrêter çà et là, aller et venir, circuler librement, que pour servir à une assemblée d’hommes pressés autour d’un point central ou d’un sanctuaire, séparés du dehors et enfermés de toutes parts.