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architecture classique.

il est vrai, une enceinte, mais elles n’abritent pas. Elles sont précisément le contraire d’un intérieur totalement fermé par des murailles. Par conséquent, si une telle enceinte parfaite est nécessaire, on doit aussi employer des murailles épaisses et solides ; c’est ce qui a lieu, en effet, dans la construction des temples. Quant à ce qui concerne ces murailles, il n’y a rien de plus à en dire, si ce n’est qu’elles doivent s’élever eu droite ligne, former des plans perpendiculaires au sol, parce que des murs qui montent à angles aigus ou obtus donnent à l’œil l’aspect d’un édifice qui menace ruine ; leur direction n’est pas fermement établie. S’ils s’élèvent ainsi suivant tel ou tel angle, cela peut paraître purement accidentel. La régularité géométrique et la conformité des moyens au but exigent donc, de nouveau, l’angle droit.

Maintenant, puisque les murailles peuvent servir d’abri aussi bien que de support,tandis que les colonnes se bornent à cette dernière fonction, la conséquence immédiate est que là où les deux besoins différents, de supporter et d’abriter, doivent être satisfaits, les colonnes peuvent être abaissées et réunies par des murs épais ou des murailles. De là naissent les demi-colonnes. Ainsi, Hirt, d’après Vitruve, donne pour base à sa construction primitive quatre poteaux angulaires. Mais s’il s’agit de pourvoir au besoin d’un abri et que l’on veuille des demi-colonnes, il faudra, dit-il, que celles-ci soient scellées dans des murs. On voit, dès lors, que les demi-colonnes sont de