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architecture.

du livre, qui se terminait par d’autres ornements. — Ainsi donc, bien que la base et le chapiteau dépassent les limites du strict nécessaire, on ne doit pas les considérer comme un simple ornement ou vouloir les faire uniquement dériver du modèle des colonnes égyptiennes qui rappellent encore le type du règne végétal. Les formes organiques, telles que la sculpture les représente chez les animaux et l’homme, ont leur commencement et leur fin en elles-mêmes, dans leurs libres contours, puisque c’est l’organisme vivant et animé qui détermine du dedans au dehors les limites de la forme extérieure. L’architecture, au contraire, n’a pour les colonnes et leur configuration extérieure d’autre moyen que de montrer le caractère mécanique du support et celui de la distance de la base au point où le poids supporté termine la colonne. Mais les éléments particuliers qui entrent dans cette détermination appartenant aussi à la colonne doivent être également mis en relief et façonnés par l’art. Sa longueur précise, les différentes proportions qu’elle affecte en bas et en haut, son port, etc., ne doivent pas paraître seulement accidents et se trouver là par l’effet d’une cause étrangère : ils doivent être représentés comme sortant de sa nature même.

En ce qui concerne les formes de la colonne, autres que la base et le chapiteau, la colonne d’abord, est ronde, d’une forme circulaire. Car elle doit apparaître libre et fermée sur elle-même. Or, la ligne la plus simple qui délimite avec une précision mathé-