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fondée sur ce principe que chaque partie, ou molécule de la matière, non-seulement attire, mais attire et repousse tout ensemble, deux molécules ne pouvant s’attirer qu’autant qu’elles se repoussent, ni se repousser qu’autant qu’elles s’attirent, et cela indépendamment du plus et du moins, c’est-à-dire de tout rapport quantitatif ; car, nous le répétons, quelle que soit son importance, la quantité suppose dans les êtres, soit la qualité, soit d’autres déterminations de l’idée, de telle sorte que, lorsqu’on veut tout ramener à des rapports de quantité, et chercher dans ces rapports la raison dernière des choses, on fausse et on mutile la réalité, et par là, la quantité elle-même[1] (1).

C’est ici le lieu d’examiner la théorie newtonienne des forces centrales et de la gravitation universelle. On verra plus bas et à sa place la critique qu’en fait Hegel. Ici nous l’examinerons en nous appuyant, soit sur les données principales de cette critique, soit sur nos propres recherches, de telle façon que celles-ci puissent servir de complément et de commentaire à la critique hégélienne.

Et premièrement, Newton pose en principe qu’on peut très bien connaître les effets et le modus operandi d’une force, sans connaître la nature de cette force, car il ne veut pas, dit-il, faire des hypothèses. Par conséquent, il laisse à d’autres le soin de trouver la cause, on la raison intime de la gravité. Il ignore même comment cette force agit, si elle agit par impulsion, ou d’une autre façon quel-

  1. Voy. plus bas, chap. suiv., et chap. IX et X.