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force, ou un troisième centre, mais comme leur unité, laquelle, par cela même qu’elle est leur unité, les présuppose, les contient et les dépasse. Et que la courbe ne soit pas une résultante est démontré par cette simple considération, ou, pour mieux dire, par le fait même qu’elle est la courbe, et qu’étant la courbe, elle n’est ni la verticale ni la tangente, mais toutes les deux prises conjointement, ce qui veut dire qu’elle est leur unité, et, par suite, que son centre est leur centre, ce centre qui est à la fois le principe de la direction centripète et de la direction centrifuge de la force et du mouvement.

Si l’on comprend ce point, on comprendra aussi comment le mouvement des corps célestes doit se faire suivant une courbe[1], comment, voulons-nous dire, ce mouvement n’est pas le résultat d’un accident, ou d’une force contingente et extérieure au mobile, mais la forme même suivant laquelle le mobile existe, et hors de laquelle il ne saurait exister. Et, en effet, par cela même que c’est le même centre qui attire et repousse, et qui attire en repoussant et repousse en attirant, il faut, pour que ce double élément, ou cette unité concrète du centre soit représentée et réalisée, que le mobile s’écarte à chaque instant de sa verticale, et qu’à chaque instant il y retourne ; ce qui constitue précisément la courbe, courbe engendrée par cette même unité centrale, qui n’est pas une simple quantité, un simple rapport de nombres et de lignes,

  1. J'emploie l'expression la plus générale et la plus indéterminée, parce que le centre logique, en tant que notion absolue et universelle, doit embrasser tous les mouvements curvilignes possibles.