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sorte que l’action d’un corps sur un autre est en raison directe du nombre de ses molécules, ou de sa masse. En outre, cette force doit avoir un point de départ, ou un principe, c’est-à-dire un centre, et comme c’est une force à la fois limitée et déterminée, sa limitation fait qu’elle diminue à mesure qu’on s’éloigne de son centre, et sa détermination qu’elle diminue progressivement ou, comme on dit, qu’elle agit en raison inverse de la distance ; d’où il suit aussi que la masse et la distance peuvent se remplacer réciproquement. Mais, lorsqu’un corps agit sur un autre, celui-ci, par cela même qu’il a une masse, et qu’il est en rapport avec le premier, doit réagir sur lui. Seulement, si sa masse est moindre, son action sera moindre aussi, et cette action sera exprimée négativement, ou en moins par la différence de sa masse d’avec celle de l’autre corps ; et c’est cette différence qui fait qu’il se meut autour de l’autre corps, qui est, par cela même, son corps central. Cependant l’action et la réaction de cette force ne donnent qu’un élément du mouvement circulaire, car le corps central, par la raison qu’il est le corps central, doit agir sur l’autre corps suivant la verticale, et le dernier corps doit aussi réagir sur le corps central suivant la même ligne. Il faut donc, pour expliquer le mouvement suivant la courbe, supposer une autre force opposée à la force centrale, force qui, agissant suivant une direction opposée, c’est-à-dire suivant la tangente, sur la masse plus petite, place à chaque instant cette masse entre deux forces et deux directions, lesquelles se combinent et se neutralisent, pour ainsi dire, dans une force et une direction moyenne qui est précisément la courbe.