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système, elle n’est pas pour cela le système, ou le tout. Ce qu’il faut dire d’elle, c’est qu’elle est un système dans un système, ou, si l’on veut, une partie systématique d’un tout systématique, et qu’elle forme ainsi un des membres de l’opposition et du rapport, ou, pour me servir de l’expression hégélienne, du syllogisme absolu de la connaissance et de l’être. C’est ce qui complique et facilite à la fois la science de la nature. Il la complique, en ce qu’il introduit dans la nature des éléments, des déterminations et des rapports qui, tout en appartenant à une autre sphère, entrent cependant comme éléments essentiels dans la constitution de la nature. Mais il la facilite par cela même, car ce n’est qu’à l’aide de ces éléments qu’on peut expliquer certaines déterminations, et certains rapports, en d’autres termes, une partie de la nature. Et c’est ce qu’on verra plus clairement encore, si l’on considère que, dans un système, la connexion des parties, en multipliant les rapports, fait qu’un terme se réfléchit, pour ainsi dire, sur l’autre, et que, de même que l’existence de l’un appelle l’existence de l’autre, de même la connaissance de l’un amène la connaissance de l’autre. C’est ainsi, par exemple, que dans le système planétaire, ou dans l’organisme, les rapports se multiplient avec les parties, et qu’en même temps ils facilitent l’explication de certains phénomènes, tels que les marées, la nutation, l’aberration, etc. Il en est de même de la nature dans son rapport avec les autres parties du système. Et, en effet, la nature est, d’un côté, en rapport avec la logique, et, de l’autre, avec l’esprit[1] (1). Et ce rapport on ne doit

  1. Voy., sur ce point, notre Introduction à la philosophie de Hégel, et Introduction à la Logique