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rend tout possible qu’à la condition de se placer en dehors de la réalité et de la science ; car la science et la réalité sont un système, et dans un système l’opposition, c’est-à-dire ici la forme et le contenu, doit être saisi dans son unité. Et, en effet, un système, ainsi que ses parties, sont, et ils sont de telle façon, et ils ne sont que parce qu’ils sont de telle façon. Et lorsqu’on se les représente comme pouvant être de telle ou de telle autre façon, on brise leur unité systématique en se jetant dans la sphère des abstractions et des possibilités indéfinies, c’est-à-dire au fond des impossibilités. Si le pendule s’arrête, c’est qu’il doit s’arrêter, et qu’il ne peut pas ne pas s’arrêter, car le frottement est un élément essentiel de sa construction ; et si on se le représente comme pouvant se mouvoir d’un mouvement infini, c’est à l’absence d’une connaissance systématique qu’il faut l’attribuer, absence qui fait ou qu’on substitue l’être mathématique à l’être physique, ou qu’on transporte les déterminations de la mécanique infinie dans la sphère de la mécanique finie, et qu’on assimile ainsi le mouvement du pendule au mouvement des corps célestes. Au contraire, si les corps célestes ne s’échappent pas par la tangente, c’est qu’ils ne peuvent se mouvoir suivant une droite, ni suivant la tangente, ni suivant la verticale, et si on se les représente, soit comme pouvant s’échapper par la tangente, soit comme pouvant tomber suivant la verticale, il faut l’attribuer à la même cause, savoir, à l’absence de la connaissance systématique, absence qui, ici, par une marche inverse, transporte dan s la sphère de la mécanique infinie les déterminations de la mécanique finie, et assimile le mouvement des corps cé-