Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

état normal de l’armée, l’objet final pour lequel elle existe, est le devenir et la réalisation de ce principe, devenir et réalisation qui amènent la victoire et la paix ; la victoire qui est le triomphe même du principe ou de l’intérêt qui a suscité la lutte, et la paix qui en est la conséquence. De même, le tien et le mien diffèrent, mais ils s’appellent en même temps l’un l’autre, et ils trouvent dans l’échange leur unité ; car l’échange, c’est-à-dire le passage réciproque du mien au tien et du tien au mien, forme l’unité, la fin et l’être même de la propriété. Enfin le mouvement suivant la verticale, et le mouvement suivant la tangente constituent un seul et même mouvement, ainsi que le prouve le mouvement circulaire qui fait leur unité[1].

Si telle est la forme essentielle de la raison ou pensée spéculative, telle sera aussi la forme suivant laquelle devront être ordonnés les éléments qui composent un système, et, par suite, si la nature est un système, telle sera aussi la forme suivant laquelle devront être disposés les éléments, forces ou principes, qui composent la nature. Nous voulons dire que, dans la nature, les éléments qui la composent doivent être ordonnés de façon que, non-seulement les termes de chaque rapport, mais les rapports eux-mêmes se déduisent les uns des autres, suivant cette forme, et que l’unité systématique de la nature doit, elle aussi, être constituée conformément à elle. Et ainsi, par exemple, par cela même que la lumière marque un moment dans ce système, elle ne doit pas se produire comme au hasard

  1. Voy. chap. VI.