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qu’à l’ombre, et le positif qu’au négatif. Or, il est évident que, par cela même que l’attraction est nécessairement opposée à la répulsion, et celle-ci à l’attraction, l’attraction et la répulsion ont un élément commun qui fait leur identité. Car, en ne considérant même la question que d’un point de vue extérieur et, en quelque sorte, matériel, on peut aisément voir que non-seulement l’attraction suppose la répulsion, et la répulsion l’attraction, puisque l’attraction ne peut attirer que les éléments qui se repoussent, et la répulsion ne peut repousser que les éléments qui s’attirent ; mais que ni l’attraction ne pourrait attirer les éléments repoussés, ou qui se repoussent, ni la répulsion ne pourrait repousser les éléments attirés ou qui s’attirent, si la répulsion n’était pas l’attraction, et l’attraction n’était pas la répulsion, c’est-à-dire si l’attraction, ou, si l’on veut, le corps qui attire, en attirant ne repoussait pas, et en repoussant n’attirait pas. Il en est de même du négatif et du positif. Le positif est d’abord le positif, et le négatif le négatif. Mais le positif n’est tel que par son rapport avec le négatif, et celui-ci n’est tel que par son rapport avec le positif. Une quantité positive n’est que le plus d’un minus, et une quantité négative n’est qu’un minus d’un plus. Car non-seulement le plus et le minus sont deux quantités, c’est-à-dire ils appartiennent à une seule et même idée, mais ce moment, ou cette limite où ils viennent se joindre et s’unifier comme maximum et comme minimum, comme infiniment grand et comme infiniment petit, est la quantité même concrète et réalisée, puisque d’après la définition abstraite qu’en donnent les mathématiciens eux-mêmes, la quantité est ce qui peut indéfiniment augmenter et in-